Mieux – Décryptage sémiologique par Mariette Darrigrand

« Mieux » est le mot le plus optimiste de la langue française !

Grammaticalement, c’est un comparatif. Il part de ce qui existe et apporte son « plus ». Avec lui, tout est réparable, augmentable. Il y a toujours de l’espoir. De l’horizon prometteur.

Améliorer le monde, ce n’est ni le créer, ni le détruire. C’est le prolonger dans ce qu’il a de bien et le corriger dans ce qu’il a de mal. Apparemment modeste, la démarche a une puissance insoupçonnée.

Et mystérieuse. Que veut dire l’étrange proverbe : « Le mieux est l’ennemi du bien ? » Sinon que le « mieux » doit être mesuré. Il ne peut franchir un certain seuil.

Aller trop loin dans le progrès risque de nous faire régresser. Il n’est pas sûr que le transhumanisme soit bon pour la santé…

Mais ce n’est pas parce que le MIEUX peut se retourner en PIRE, qu’il faudrait oublier que c’est en son nom que les inventeurs, chercheurs, médecins, industriels, penseurs, artistes travaillent pour créer tant de produits et services dont nous bénéficions.

Ces bienfaits créent les « mieux » du quotidien. Seule la langue française a ce pouvoir de passer de l’adverbe au substantif. Pas de « betters » ou de « mejores » pour rendre la vie plus agréable, plus riche, plus longue.

Les « mieux » de la vie sont le socle du bonheur à la française.