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Lors de l’audition devant la commission d’enquête parlementaire sur l’audiovisuel public, Delphine Ernotte Cunci a rappelé les missions uniques de France Télévisions dans le paysage audiovisuel français.
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Nos confrères de La Tribune ont fait réaliser un sondage IPSOS BVA–CESI le 7 décembre pour comprendre la place qu’occupe l’audiovisuel public dans l’esprit et le cœur des Français.
Comme l’écrit Bruno Jeudy, Directeur délégué de « La Tribune Dimanche », dans son édito :
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« Les derniers jours ont été dominés par des échanges virulents entre deux univers médiatiques qui, désormais, s’observent autant qu’ils s’affrontent : d’un côté, l’audiovisuel public ; de l’autre, les chaînes du groupe Bolloré, dont l’orientation politique assumée nourrit autant l’adhésion que la défiance. Ce duel permanent, fait de polémiques, de procès d’intention et parfois d’insultes, ne sert ni l’un ni l’autre camp.
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Il renforce plutôt la sentence de Jean Yanne selon laquelle « élever le journalisme à la hauteur d’un spectacle permet à ses promoteurs de laisser croire qu’ils ont du talent ».
Cet emballement invite à reposer une question essentielle : quelle place occupe aujourd’hui l’audiovisuel public dans l’esprit des Français ?
À la veille des auditions des patronnes de l’audiovisuel public (Delphine Ernotte le 10 décembre, puis Sibyle Veil pour Radio France le 17), notre sondage révèle un attachement réel – transversal, de gauche comme de droite – aux chaînes et stations publiques, même si France 2 bénéficie d’un crédit supérieur à celui de France Inter. Rappelons qu’en 2022 seuls Marine Le Pen et Éric Zemmour proposaient explicitement la privatisation de ces médias. Il n’est pas anodin que les candidats les plus critiques soient restés minoritaires : il est difficile d’imaginer se priver de réseaux d’information de proximité comme celui des radios Ici (ex-France Bleu) ou des antennes régionales de France 3, qui racontent la vie locale, loin des joutes parisiennes.
Mais cet attachement n’efface pas les enjeux : un budget de près de 4 milliards d’euros, avec un déficit croissant pointé par la Cour des comptes, et des attentes fortes en matière de pluralisme, d’efficacité et de rigueur dans l’information. À l’heure où une partie de la population questionne la légitimité des médias, l’exigence de qualité est plus que jamais centrale.
Or le climat actuel ne favorise pas l’apaisement. À quelques mois des municipales et à un peu plus de cinq cents jours de la présidentielle, la France n’a pas besoin d’un conflit permanent entre groupes médiatiques. L’hystérisation récente autour des propos d’Emmanuel Macron – qui s’inquiétait à juste titre de la prolifération des fake news – en est un symptôme éclatant. En un instant, certains plateaux se sont mués en scènes dramatiques où des défenseurs autoproclamés des libertés ont dénoncé une « dérive totalitaire » ou l’avènement d’une « Pravda » d’État.
Le principe de la labellisation n’est probablement pas la bonne réponse pour les médias traditionnels. Mais cette spirale émotionnelle, où chacun s’érige en héraut de la liberté d’expression, confond parfois vigilance démocratique et indignation surjouée.
Or la nuance n’est jamais l’ennemie du sens critique. Dans un environnement où les algorithmes privilégient la colère et les opinions extrêmes, garder son sang-froid est un acte presque militant. La mission que nous nous fixons à La Tribune Dimanche pour les seize mois à venir est simple : informer avec mesure, ouvrir de vrais débats, refuser les caricatures et la facilité des polémiques qui clivent plus qu’elles n’éclairent. Restons fiers, pour reprendre les mots de Bernard Pivot, d’être les « interprète[s] de la curiosité publique » – et non les amplificateurs de la radicalité. »
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La Tribune a également évalué les différentes personnalités incarnant le mieux le service public aux yeux des Français.
Le journaliste de France 2 Laurent Delahousse, qui arrive en tête de ce sondage, s’est exprimé pour défendre le service public.
Extraits :
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Quelles sont selon vous les spécificités du service public audiovisuel ? C’est d’abord la responsabilité, la liberté et la nuance. Savoir écouter les préoccupations des Français dans leur diversité, mais également leur proposer parfois de sortir de leur zone de confort. Les surprendre, les interroger, mais ne jamais leur imposer des certitudes.
Vous n’imaginez pas les heures et les heures de travail avec mes équipes pour faire aboutir des projets exigeants. Nous ne choisissons pas à qui nous nous adressons, nous nous adressons à tout le monde. C’est une mission aujourd’hui plus complexe qu’on ne le croit à l’époque où nous vivons. Car nous avons en face de nous des médias numériques qui, avec leurs algorithmes, habituent le public à s’enfermer dans une seule vision, un seul point de vue.
Quel regard portez-vous sur les critiques qui visent actuellement les médias publics ? Je m’exprime très rarement en interview, car mon rôle est d’être le plus équilibré possible publiquement. Vous savez, le service public appartient à tout le monde et à personne. On entend parfois certains dire : « le service public vit de mes impôts, donc il doit être comme je le décide ». Comment satisfaire tout le monde dans ce cas ? C’est impossible.
Le service public, c’est une maison commune. Quels sont encore les liens qui nous unissent ? Ça n’est pas qu’une question d’audiovisuel public, ouvrons bien les yeux. Certains s’attaquent même de plus en plus à la démocratie, notre « grande maison commune ». Serait-elle devenue une variable d’ajustement ? Voilà où nous en sommes.
Donc, oui, les critiques sont naturelles et même nécessaires. Mais aujourd’hui, elles sont aussi excessives et organisées. C’est injuste, voire irrationnel, quand j’observe de près le travail des salariés de France Télévisions au quotidien.
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des Français estiment que
l’audiovisuel public s’adresse
à toutes les catégories
de la population.
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des Français déclarent que
l’audiovisuel public diffuse des
programmes et des émissions
de qualité.
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Source : Rapport « Les Français et l’audiovisuel public » Ipsos bva – CESI Ecole d’ingénieurs pour La Tribune Dimanche / Décembre 2025
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